FABRIQUER DU PAPIER RECYCLÉ EST BIEN MEILLEUR POUR L'ENVIRONNEMENT

Le procédé de fabrication du papier comporte essentiellement deux étapes : Il faut d'abord obtenir de la pâte à papier (ou pulpe) à partir de bois ou de papier recyclé et ensuite, transformer la pâte à papier.

L'obtention de la pâte est l'étape de la fabrication du papier dont les répercussions sur l'environnement sont les plus grandes. Comme on peut le voir dans le tableau suivant, ces répercussions sont moindres dans le cas de la pâte recyclée, même si on les compare aux impacts de la fabrication de pâte vierge avec les meilleures techniques disponibles. Pour faire de la pâte recyclée il faut baigner le papier récupéré dans l'eau pour que les fibres se ramollissent. Ensuite les impuretés, comme les agrafes ou le plastique, sont séparées mécaniquement. La pâte est enfin déteinte chimiquement, sauf dans le cas du papier destiné aux cartons ou aux emballages non blancs. Le papier peut être blanchi ou non. Pour faire de la pâte chimique (celle qu'il sert à fabriquer du papier vierge) à partir du bois, on cuit les éclats de bois avec une liqueur chimique dans un digesteur, à température assez haute pour séparer la lignine de la cellulose. La pâte chimique est nettement plus coûteuse sur le plan technique et énergétique, mais dans les deux cas, la consommation énergétique est importante pour sécher la pâte (elle est pressée et on lui applique de la vapeur). 

Les répercussions de la fabrication de papier à partir de la pâte sont moindres mais similaires pour les deux types de papier.

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA PÂTE CHIMIQUE

 

Émissions dans l'air

Émissions dans l'eau

Résidus solides

Consommation d'énergie

Consommation d'eau

Pâte chimique (pour le papier vierge)

Dioxyde de souffre, oxyde d'azote et particules. Le dioxyde de souffre est l'origine principale des pluies acides : Il se transforme en acide sulfurique dans l'atmosphère.

CO2.

Résidus de matière organique : Ils provoquent des carences en oxygène dans les eaux résiduelles.

Solides en suspension : Ils appauvrissent la qualité de l'eau.

Azote et phosphore : Ils provoquent un excès de nutriments dans les écosystèmes aquatiques.

Les résidus ligneux générés peuvent servir de combustible dans l'usine même pour produire de l'énergie.

Entre 14 et 20 GJ par tonne.

Entre 30 et 50 m3 par tonne.

Pâte recyclée

CO2. Nous ne disposons pas de données comparatives mais vu que la consommation d'énergie est très inférieure et le procédé plus simple, ce procédé doit certainement émettre moins.

Matière organique : entre 4 et 7 fois moins que la pâte chimique.

Solides en suspension : 6 fois moins.

Azote et phosphore : la moitié.

Impuretés du papier récupéré (agrafes, plastiques) peu réutilisables.

Entre 4 et 6,5 GJ par tonne (entre 2 et 5 fois moins)

Entre 8 et 15 m3 par tonne (entre 2 et 6 fois moins)

Sources : Commission Européenne : Integrated pollution prevention and control. Reference document on Best Available Techniques in the pulp and papel industry, décembre 2001 ; Institut für Energie- und Umweltforschung Heidelberg : Ecological comparison of office papers in view of the fibrous raw materials, août 2006.

Les données supposent que les deux types de pâtes sont fabriquées avec les meilleures techniques disponibles. Il est supposé que la pâte est blanchie dans les deux cas, et déteinte dans le cas de la pâte recyclée. Dans la colonne de la consommation d'énergie, l'énergie utilisée pour obtenir le papier à partir de la pâte est également prise en compte (à cette étape, les autres paramètres sont similaires pour le papier vierge et le papier recyclé). Les émissions de dioxines ne figurent pas dans le tableau parce qu'elles dépendent de la méthode de blanchiment utilisée pour les deux types de pâtes.