AGRICULTURE INTENSIVE ET INDUSTRIELLE CONTRE AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Actuellement, le mode de production d'agriculture commerciale le plus répandu correspond à un modèle industriel. Ce type d'agriculture suit une logique productiviste, c'est-à-dire que l'objectif prioritaire est de produire en grande quantité à un coût le plus bas possible. Ce modèle d'agriculture touche toutes les phases du processus. Dans le cas des céréales, la matière première essentielle à la fabrication du pain, leur culture est bien adaptée à une production extensive et biologique. Pourtant la production intensive a gagné du terrain ces dernières décennies. Le tableau suivant résume certaines caractéristiques essentielles du modèle agraire intensif face au modèle biologique.

PRODUCTION CONVENTIONNELLE

PRODUCTION BIOLOGIQUE

Interruption des cycles naturels (processus linéaire) et vitesse qui empêche la regénération naturelle des ressources.

La fermeture des cycles naturels (les résidus du système sont utilisés comme intrants pour les cultures) à une vitesse qui permet la regénération des ressources naturelles.

Le sol est amendé fondamentalement avec des fertilisants chimiques de synthèse qui n'assurent pas la préservation de la fertilité de la terre à long terme.

Seuls des fertilisants biologiques ou minéraux sont utilisés, ils rendent à la terre sa richesse en éléments chimiques et micro-organismes.

Les insectes et les maladies sont traités avec des produits phytosanitaires (herbicides, pesticides) de synthése chimique.

Pour le traitement contre les insectes et les maladies, la priorité est donnée au recours à des mesures biologiques ; ces mesures sont adaptées à l'écosystème (on peut profiter des mauvaises herbes pour attirer la faune bénéfique, planter des cultures qui font office de barrière, utiliser des phéromones pour dérouter sexuellement les insectes...).

Recours majoritaire à des graines hybrides, achetées à des entreprises du secteur agrochimique, qui ne peuvent être réutilisés d'une récolte à l'autre (elles sont stériles) et faisant l'objet d'une patente économique.

Utilisation majoritaire de graines locales provenant d'exploitations agricoles et de l'échange avec d'autres agriculteurs.

Systèmes de production standarisés.

Systèmes de production adaptés aux conditions locales.

Séparation de l'activité agricole et de l'élevage de bétail.

Intégration de l'activité agricole et de l'élevage de bétail.

Le besoin de produits externes augmente le coût économique et l'investissement que doivent faire les agriculteurs.

L'utilisation de matériaux de l'exploitation agricole et de l'agrosystème permet de faire des économies sur les coûts et l'investissement initial.

Spécialisation de la production (prédominance de monocultures, réduction des varietés cultivées, etc.).

Diversification de la production (cultures différentes en rotation, successions de cultures variées, entretien de variétés différentes…).

Grande dépendance à l'égard des combustibles fossiles, en particulier du pétrole.

Diversité des sources d'énergie, utilisation de sources renouvelables.

Production à grande échelle, concentrée entre les mains de quelques agriculteurs et/ou entreprises disposant de grandes exploitations.

Production à petite et moyenne échelle, en général familiale avec beaucoup d'agriculteurs sur le territoire.